Est-ce que je devrais porter plainte ?
Il n’y a pas de réponse unique, c’est à chacun.e de faire ce qui lui convient le mieux en fonction de ses motivations, priorités et ressources.
Pour t’aider à décider, voilà quelques éléments à savoir.
Pourquoi porter plainte ?
Premièrement, être entendu.e et considéré.e comme victime par la Justice, mais aussi tout le processus judiciaire en lui-même peut aider à avancer dans sa propre reconstruction, à se sentir légitimé.e et pris.e en compte et non plus ignoré.e comme ça peut être le cas pour beaucoup de victimes.
Voir son agresseur.e condamné.e peut aussi être très rassurant.
C’est la principale raison de porter plainte.
De plus, une plainte, même classée sans suite, sera reprise si jamais une autre victime témoigne. Donc ça peut permettre d’aider les autres victimes au passage, quelque soit l’issue de la démarche.
MAIS une plainte et un procès peuvent être difficiles à vivre, et il faut absolument se sentir prêt.e et le vouloir. Si tu ne souhaites pas porter plainte, ne te force pas, ce n’est pas ton devoir de protéger le reste du monde : ta propre santé est la priorité.
Pourquoi ne pas porter plainte ?
Comme je l’évoquais juste avant : porter plainte ce n’est pas de tout repos.
Rien que la déposition peut être particulièrement éprouvante,
et le reste du processus judiciaire est long et fastidieux.
Attendre, parfois vraiment longtemps, devoir répéter son histoire, parfois même
être confronté.e à l’agresseur.e pendant un procès a un lourd poids
psychologique qu’il faut être prêt.e à porter.
De plus, il n’est jamais garanti qu’un procès débouche sur une condamnation, et
la condamnation peut être minime. Il faut en être conscient.e.
Si tu souhaites porter plainte, n’hésite pas à t’entourer de gens pour te
soutenir : un.e thérapeute, des ami.e.s ou de la famille, des associations
etc. Pouvoir parler du cheminement, de tes émotions, craintes et doutes peut
faire une grande différence sur comment tu vis le processus.