Je ne serais pas repartie seule avec ma honte.
Il y a de ça un an je perdais mon père d’un cancer du poumon stade 4… J’oscillais entre espoir et tourmente, dépression tristesse et regain d’énergie … Parallèlement j’ai commencé à travailler sur un tournage France trois (je suis intermittente), sur ce tournage je me suis lié d’amitié avec un collègue … Il était drôle et je le trouvais extrêmement magnétique … Très vite il m’a fait savoir par texto qu’il voulait aller plus loin avec moi … mais pas de relation sérieuse… J’étais mariée mais cette séduction était intense, ça me faisait du bien et on était très complice tous les deux… il savait pour mon père mais ne m’en parlais jamais…
Un jour, une fois que le tournage était terminé et que nous avions prévu de nous voir pour avoir une première relation sexuelle, ma mère m’a annoncé que l’état de santé de mon père s’était dégradé fortement, j’ai alors pris la décision de ne pas voir cet homme… je sentais que j’allais perdre pied que ce n’était pas le moment… je lui ai dit par texto… il a été très doux et compréhensif il m’a mise en confiance “ prends les mains tendues si besoin ” cette phrase restera gravée…
Il m’a laissé tranquille une semaine puis est revenu à la charge voyant que je ne revenais pas vers lui sans doute… lorsqu’il est revenu on venait de m’annoncer que mon père vivait ces derniers instants… que ça pourrait mettre quelques jours mais qu’il ne sortirai pas vivant de l’hôpital…
J’étais confuse… je ne savais plus très bien ce qui se jouait sous mes yeux… et lui me faisait des remarques déplacées par texto sur le sexe…
Deux jours plus tard, mon père est décédé… sous mes yeux… ce fut le moment le plus difficile de ma vie… il n’y a pas de mots pour décrire ça…
Le lendemain j’ai cet homme au téléphone durant deux heures et nous sommes d’accord tous les deux sur le fait qu’il ne faut pas passer le cap de la relation sexuelle pour l’instant parce que je suis trop fragile…
Deux jours plus tard, je suis invitée à un apéro avec l’équipe du film sur lequel j’ai travaillé… je décide d’y aller… il est là lui aussi… nous sommes contents de nous voir on discute toute la soirée et nous changeons d’endroit… dans cet autre bar je ne connais personne et je ne peux plus rentrée chez moi j’ai une heure de route et j’ai trop bu il est 3h du matin, je crois… je lui demande si je peux squatter chez lui il me dit ok…
Arrivée chez lui, un ami a lui est là il va dormir là lui aussi d’ailleurs il monte très rapidement se coucher ;
Nous buvons quelques bières de plus ensemble et il me propose de la cocaïne… j’en prends…
Je commence à me sentir très défoncé mes yeux se ferment, il me dit alors qu’on va aller se coucher et je lui dis oui je finis ma clope et on y va… il me dit qu’il m’attend au second… je ne comprends pas pourquoi il me laisse seule à ce moment-là…
Ma cigarette terminée je monte au deuxième… ce n’est pas une chambre mais une mezzanine avec un matelas par terre et son ordinateur dans un coin de la pièce… il est déjà couché, je me couche habillé et me déshabille sous la couette en lui rappelant que nous en avons discuté et qu’on ne peut pas le faire ce soir… il me répond “comment ça on ne peut pas ? il n’y a pas de règles”.
Nous sommes sous les combles il fait une chaleur monstrueuse nous sommes fin juin et nous avons déjà vu nos corps nus (photo nue a son initiative) je dors donc en culotte…
A peine allongés mes yeux se ferment mais il se colle contre moi et me dit “ c’est dangereux ça ” je réponds que non c’est pas dangereux qu’on ne fera rien mais il commence à me caresser le haut du corps et à se frotter… il est nu… il m’enlace… j’ai tant besoin de ses bras de son affection je trouve ça agréable mais je sais que si je le laisse trop faire ça va déborder et je ne veux pas de sexe… je lui dit non doucement… je lui dis que je ne peux pas en murmurant… mais il n’écoute pas et continue à essayer de m’exciter… je pense à mon fils, mon mari, mon père… je ne veux pas que ça déborde…
Je lui explique mais il n’écoute pas et ses étreintes sont passionnées… je suis confuse à ce moment-là je ne sais plus ce que je veux… je me souviens avoir eu une crampe tout d’un coup et que nous nous sommes arrêté… je me suis rallongée une fois la crampe passée sur le côté dos a lui pour dormir mais ses bras me manquaient… je voulais être dans ses bras… alors je me suis retourner pour me jeter dans ses bras mais rebelote… encore une fois je savais que ce n’était pas ce que je voulais… mais c’est comme si j’avais honte de lui refuser ça… j’étais perdue…
On s’est arrêté parce que je ne voulais pas aller plus loin je me souviens avoir son sexe dans la main et ne pas avoir envie de le caresser du tout et de lui dire une fois de plus je peux pas… je suis désolé je peux pas…
Il m’a dit “ allé on dort c’est pas grave on dort” je me suis allongée sur le dos… à mon réveil j’ai les mains maintenues… je ne peux plus bouger le haut du corps… je sens le poids de son torse sur mon dos… et son autre main essaie de passer sous ma culotte… je recroqueville les jambes, j’arrive à dégager une main mais c’est la main gauche et il a beaucoup de force je n’arrive pas a retiré la sienne de ma culotte… j’arrive à dégager l’autre main et je suis obligé de m’y mettre à deux mains pour enlever la sienne, à ce moment-là il me dit “il n’y aura pas de pénétration ” et il me met à quatre pattes il me maintien les hanche et me tire en me trainant sur le matelas contre son sexe… j’ai eu une brulure sur le genou parce que mon genou a frotté sur le drap, il a commencé à baisser ma culotte… je me suis fâché et il m’a lâché… il m’a dit “ ouais c’est bon j’en suis à ma 4eme érection ça sert à rien ” je ne comprenais pas ce qu’il se passait… j’ai même pensé à aller dormir sur le canapé mais impossible pour moi de bouger du lit…
Nous avons fini par nous endormir chacun de notre côté… mais quelques heures plus tard son réveil a sonné il s’est levé et il est sorti de la chambre… je n’étais pas chez moi alors je me suis levé aussi mais vraiment fatigué de la nuit et encore défoncée de la veille… une fois dans la salle de bain je remets mon soutien-gorge et mon chemisier que je ne boutonne pas… il me regarde et remonte se coucher sans un mot…
Je ne sais pas très bien ce qui se joue dans ma tête à ce moment précis mais je décide de remonter me coucher moi aussi… je sais que j’ai honte, j’ai peur qu’il me trouve coincée ou qu’il m’en veuille…
Une fois couché en soutien-gorge culotte il recommence… je me souviens me dire que ce ne sera que des caresses… il a dégrafé mon soutien-gorge m’a caressé les seins puis le sexe, a retiré ma culotte il y a eu un doigté et très vite j’ai senti que ce n’était plus ses doigts… il me maintenait le bassin… il s’est mis derrière moi et m’a dit…“. Tu saignes ” mais il ne s’est pas arrêté pour autant… pendant le rapport alors qu’il y avait du sang partout il s’est retiré pour frotter son sexe sur mes fesses… puis il a repris les va et viens comme si de rien n’était… il m’a ensuite réclamé une fellation… je n’ai pas répondu et ça ne s’est pas passé… une fois terminer il s’est retiré je me suis retournée et j’ai vu son sexe plein de sang… c’est l’image qui m’a hanté le plus…
Il est parti se doucher sans un mot sans un regard… rien… mon entrejambe était pleine de sang… j’avais honte… mais très vite ça a disparu… pour ne laisser place qu’au vide… plus de ressenti… plus envie de parler… je me suis rhabillé après la douche et j’ai constaté que ma culotte était arrachée sur les coté…
Il m’a laissé sans nouvelles pendant deux mois… quand il est revenu j’y suis retourner… comme pour justifier cette malsainité… convaincue qu’il se passait quelque chose de spécial entre nous… qu’il fallait qu’on en parle… que je comprenne son comportement…
En réalité je ne constate les dégâts qu’un an plus tard après une relation d’emprise de presque 6 mois… nous avons eu 3 rapports consentis après cette nuit-là… des rapports où d’autres abus ont été commis… mais que je ne m’avoue qu’à moitié puisque j’y ai participé…
J’ai coupé les ponts après un déclic… un manque de respect de plus… celui de trop… et j’ai porté plainte… je suis indestructible… peu importe l’aboutissement ou non… j’aurai au moins essayé… je ne serai pas repartie seule tête baissée avec ma honte… la culpabilité doit changer de camp…